Une demi-heure plus tard, Cyrus Smith et Harbert étaient de retour au campement. L'ingénieur se contenta d'expliquer à ses compagnons que l'endroit où le hasard les avait conduits était une île, et qu'ils devraient réfléchir à leur situation le lendemain. Ensuite, chacun s'organisa pour dormir, et dans la grotte de basalte, à deux mille cinq cents pieds au-dessus du niveau de la mer, sous un ciel paisible, «les insulaires[19]«trouvèrent un sommeil profond.
Le lendemain, 30 mars, après un petit déjeuner frugal composé de tragopan rôti, l'ingénieur décida de retourner au sommet du volcan pour examiner attentivement l'île où ils étaient peut-être prisonniers pour toujours. Cette fois, ses compagnons l'accompagnèrent dans cette nouvelle exploration. Ils voulaient tous voir cette île qui devrait répondre à tous leurs besoins.
Vers sept heures du matin, Cyrus Smith, Harbert, Pencroff, Gédéon Spilett et Nab quittèrent le campement. Personne ne semblait inquiet de leur situation. Ils avaient confiance, en grande partie grâce à Cyrus Smith. Pencroff, surtout, après l'incident du feu, ne doutait pas un instant qu'ils puissent partir un jour de cet endroit.
Le groupe emprunta le même chemin qu'avant. Le temps était magnifique, avec un ciel pur et ensoleillé. Ils atteignirent le cratère, un vaste entonnoir s'élevant à mille pieds au-dessus du plateau. À l'intérieur, il n'y avait pas d'obstacles à l'ascension, seulement des traces de lave ancienne.
Une fois au sommet, ils s'écrièrent tous en voyant la mer tout autour d'eux. L'île était au centre de l'océan, sans aucune terre en vue jusqu'à l'horizon.
Après avoir observé l'île dans son ensemble, ils se demandèrent si elle était habitée. Après un examen minutieux, ils conclurent qu'elle semblait vide de toute présence humaine.
La journée se passa à nommer les différentes parties de l'île, de la baie de l'Union au mont Franklin, en passant par le golfe du Requin et le cap de la Griffe. L 'île fut finalement nommée l'île Lincoln, en l'honneur du président américain en lutte pour l'unité de la république.
Ce soir-là, avant de s'endormir, ils discutèrent de leur pays et de la guerre civile qui le déchirait, espérant la victoire du Nord et la justice grâce à Grant et à Lincoln. Mais ils ne savaient pas encore que seize jours plus tard, Lincoln serait assassiné à Washington.
Les colons de l'île Lincoln jetèrent un dernier regard autour d'eux, firent le tour du cratère par son étroite arête, et, une demi-heure après, ils étaient redescendus sur le premier plateau, à leur campement de la nuit.
Pencroff pensa qu'il était l'heure de déjeuner, et, à ce propos, il fut question de régler les deux montres de Cyrus Smith et du reporter. On sait que celle de Gédéon Spilett avait été respectée par l'eau de mer[20], puisque le reporter avait été jeté tout d'abord sur le sable, hors de l'atteinte des lames. C'était un instrument établi dans des conditions excellentes, un véritable chronomètre de poche, que Gédéon Spilett n'avait jamais oublié de remonter soigneusement chaque jour. Quant à la montre de l'ingénieur, elle s'était nécessairement arrêtée pendant le temps que Cyrus Smith avait passé dans les dunes. L'ingénieur la remonta donc, et, estimant approximativement par la hauteur du soleil qu'il devait être environ neuf heures du matin, il mit sa montre à cette heure.
Gédéon Spilett allait l'imiter, quand l'ingénieur, l'arrêtant de la main, lui dit:
«Non, mon cher Spilett, attendez. Vous avez conservé l'heure de Richmond, n'est-ce pas?
– Oui, Cyrus.
– Par conséquent, votre montre est réglée sur le méridien de cette ville, méridien qui est à peu près celui de Washington?
– Sans doute.
– Eh bien, conservez-la ainsi. Contentez-vous de la remonter très exactement, mais ne touchez pas aux aiguilles. Cela pourra nous servir.»
«À quoi bon?» pensa le marin.
On mangea, et si bien, que la réserve de gibier et d'amandes fut totalement épuisée. Mais Pencroff ne fut nullement inquiet. On se réapprovisionnerait en route. Top, dont la portion avait été fort congrue, saurait bien trouver quelque nouveau gibier sous le couvert des taillis. En outre, le marin songeait à demander tout simplement à l'ingénieur de fabriquer de la poudre, un ou deux fusils de chasse, et il pensait que cela ne souffrirait aucune difficulté.
En quittant le plateau, Cyrus Smith proposa à ses compagnons de prendre un nouveau chemin pour revenir aux Cheminées. Il désirait reconnaître ce lac Grant si magnifiquement encadré dans sa bordure d'arbres. On suivit donc la crête de l'un des contreforts, entre lesquels le creek qui l'alimentait, prenait probablement sa source[21]. En causant, les colons n'employaient plus déjà que les noms propres qu'ils venaient de choisir, et cela facilitait singulièrement l'échange de leurs idées.
Harbert et Pencroff – l'un jeune et l'autre un peu enfant – étaient enchantés, et, tout en marchant, le marin disait:
«Hein! Harbert! comme cela va! Pas possible de nous perdre, mon garçon, puisque, soit que nous suivions la route du lac Grant, soit que nous rejoignions la Mercy à travers les bois du Far-West, nous arriverons nécessairement au plateau de Grande-Vue, et, par conséquent, à la baie de l'Union!»
Il avait été convenu que, sans former une troupe compacte, les colons ne s'écartaient pas trop les uns des autres. Très certainement, quelques animaux dangereux habitaient ces épaisses forêts de l'île, et il était prudent de se tenir sur ses gardes. Pencroff, Harbert et Nab marchaient en tête, précédés de Top, qui fouillait les moindres coins. Le reporter et l'ingénieur allaient de compagnie, Gédéon Spilett, prêt à noter tout incident, l'ingénieur, silencieux la plupart du temps, et ne s'écartant de sa route que pour ramasser, tantôt une chose, tantôt une autre, substance minérale ou végétale, qu'il mettait dans sa poche sans faire aucune réflexion. «Que diable ramasse-t-il donc ainsi?» murmurait Pencroff. «J'ai beau regarder, je ne vois rien qui vaille la peine de se baisser!»
Vers dix heures, la petite troupe descendait les dernières rampes du mont Franklin. Le sol n'était encore semé que de buissons et de rares arbres. On marchait sur une terre jaunâtre et calcinée, formant une plaine longue d'un mille environ, qui précédait la lisière des bois. De gros quartiers de ce basalte qui, suivant les expériences de Bischof, a exigé, pour se refroidir, trois cent cinquante millions d'années, jonchaient la plaine, très tourmentée par endroits. Cependant, il n'y avait pas trace des laves, qui s'étaient plus particulièrement épanchées par les pentes septentrionales.
Cyrus Smith croyait donc atteindre, sans incident, le cours du creek, qui, suivant lui, devait se dérouler sous les arbres, à la lisière de la plaine, quand il vit revenir précipitamment Harbert, tandis que Nab et le marin se dissimulaient derrière les roches.
«Qu'y a-t-il, mon garçon? demanda Gédéon Spilett.
– Une fumée, répondit Harbert. Nous avons vu une fumée monter entre les roches, à cent pas de nous.
– Des hommes en cet endroit? s'écria le reporter.
– Évitons de nous montrer avant de savoir à qui nous avons affaire, répondit Cyrus Smith. Je redoute plutôt les indigènes, s'il y en a sur cette île, que je ne les désire. Où est Top?
– Top est en avant.
– Et il n'aboie pas?
– Non.
– C'est bizarre. Néanmoins, essayons de le rappeler.»
En quelques instants, l'ingénieur, Gédéon Spilett et Harbert avaient rejoint leurs deux compagnons, et, comme eux, ils s'effacèrent derrière des débris de basalte. De là, ils aperçurent, très visiblement, une épaisse fumée, montant au-dessus d'une épaisse broussaille.
Les colons, immobiles, attendaient avec une certaine anxiété le résultat de cette exploration, quand un appel de Cyrus Smith les fit accourir. Ils le rejoignirent aussitôt, et furent tout d'abord frappés de l'odeur désagréable qui imprégnait l'atmosphère.
«Ce feu, dit-il, ou plutôt cette fumée, c'est la nature seule qui en fait les frais[22]. Il n'y a là qu'une source sulfureuse, qui nous permettra de traiter efficacement nos laryngites.
– Bon! s'écria Pencroff. Quel malheur que je ne sois pas enrhumé!»
Les colons se dirigèrent alors vers l'endroit d'où s'échappait la fumée. Là, ils virent une source sulfurée sodique, qui coulait assez abondamment entre les roches, et dont les eaux dégageaient une vive odeur d'acide sulfhydrique, après avoir absorbé l'oxygène de l'air[23].
Cyrus Smith, y trempant la main, trouva ces eaux onctueuses au toucher[24]. Il les goûta, et reconnut que leur saveur était un peu douceâtre. Quant à leur température, il l'estima à quatre-vingt-quinze degrés Fahrenheit (35° centigrades au-dessus de zéro). Et Harbert lui ayant demandé sur quoi il basait cette évaluation:
«Tout simplement, mon enfant, dit-il, parce que, en plongeant ma main dans cette eau, je n'ai éprouvé aucune sensation de froid ni de chaud. Donc, elle est à la même température que le corps humain, qui est environ de quatre-vingt-quinze degrés.»
Puis, la source sulfurée n'offrant aucune utilisation actuelle, les colons se dirigèrent vers l'épaisse lisière de la forêt, qui se développait à quelques centaines de pas.
Les explorateurs étaient arrivés sur la rive occidentale du lac Grant.
«Il est vraiment beau! ce lac, dit Gédéon Spilett. On vivrait sur ses bords!
– On y vivra!» répondit Cyrus Smith.
Pour revenir aux cheminées, il suffisait de traverser obliquement le plateau sur un espace d'un mille et de redescendre jusqu'au coude formé par le premier détour de la Mercy.
Le lendemain matin, l'ingénieur Cyrus Smith et ses compagnons se retrouvèrent sur le terrain, prêts à entamer les travaux. Pencroff, toujours prompt à l'action, demanda: «Par où allons-nous commencer?». L'ingénieur, posant son regard attentif sur la situation, répondit: «Par le commencement».
Les colons étaient confrontés à une tâche herculéenne. Ils devaient tout créer à partir de rien, fabriquer les outils nécessaires à leur survie, transformer les ressources naturelles en moyens de subsistance. Le temps leur était compté, et ils devaient agir avec célérité pour répondre aux exigences de leur existence.
Cependant, ils étaient animés d'une détermination sans faille[25]. Cyrus Smith avait réuni une équipe de compagnons dévoués et compétents. Gédéon Spilett, le reporter aux talents multiples, prêt à s'investir pleinement dans la colonisation de l'île. Harbert, le jeune érudit, déjà instruit dans les sciences naturelles, apportant sa contribution précieuse. Nab, l'homme dévoué et polyvalent, maîtrisant diverses compétences utiles à la colonie. Et Pencroff, le marin aux multiples talents, possédant une expérience variée et une habileté inégalée.
Avec une équipe aussi solide, l'ingénieur Cyrus Smith savait qu'ils étaient prêts à affronter tous les défis. Ils se mirent donc au travail, déterminés à réussir. La première étape consistait à construire un four pour transformer les matières premières.
Pencroff demanda alors: «À quoi servira ce four?». Cyrus Smith expliqua qu'il serait utilisé pour fabriquer la poterie dont ils avaient besoin. Mais pour construire le four, ils devaient d'abord fabriquer des briques.
Le groupe se mit donc en route, avec Nab chargé d'apporter les provisions nécessaires. Sur leur chemin, ils découvrirent un arbre dont les branches pouvaient servir à fabriquer des arcs. Ils collectèrent également des matériaux pour les flèches et commencèrent à préparer les briques à partir de l'argile du sol.
Le travail était laborieux mais essentiel. Ils s'efforcèrent de produire autant de briques que possible, malgré les défis rencontrés. Pendant ce temps, Cyrus Smith entreprit une observation astronomique importante pour déterminer la position exacte de l'île.
Les jours suivants furent consacrés à la collecte de combustible, à la chasse pour se procurer de la nourriture, et à la poursuite des travaux de construction. Ils firent face à des défis inattendus, comme la rencontre avec un animal sauvage ressemblant à un jaguar.
Malgré les dangers, leur détermination ne faiblit pas. Ils continuèrent à travailler ensemble, surmontant les obstacles avec courage et ingéniosité. Chaque petit succès était célébré comme une victoire, renforçant leur résolution à réussir dans leur nouvelle vie sur l'île.
Enfin, après des jours d'efforts acharnés, le premier pot-au-feu fut préparé, symbolisant non seulement un repas chaud et réconfortant, mais aussi le fruit de leur travail collectif et de leur persévérance.
Le soir du 15 avril, après une journée bien remplie, les colons se réunirent pour profiter d'un repas ensemble. Ils partagèrent des histoires et des rires, savourant chaque moment de camaraderie et de solidarité.
Alors que la nuit tombait, Cyrus Smith eut une idée. Il décida de profiter de la clarté du ciel pour effectuer une observation astronomique afin de déterminer la latitude de l'île. Avec son ingéniosité habituelle, il improvisa un instrument pour mesurer la hauteur des étoiles au-dessus de l'horizon, utilisant les ressources disponibles sur l'île.
Cyrus Smith dirigea une branche de son compas de bois sur l'horizon de mer, l'autre sur alpha et l'ouverture des deux branches lui donna la distance angulaire qui séparait alpha de l'horizon[26]. Afin de fixer l'angle obtenu d'une manière immutable, il piqua, au moyen d'épines, les deux planchettes de son appareil sur une troisième placée transversalement, de telle sorte que leur écartement fût solidement maintenu.
Ces calculs furent remis au lendemain, et, à dix heures, tout le monde dormait profondément.
Le lendemain, 16 avril, – dimanche de Pâques, – les colons sortaient des Cheminées au jour naissant, et procédaient au lavage de leur linge et au nettoyage de leurs vêtements. L'ingénieur comptait fabriquer du savon dès qu'il se serait procuré les matières premières nécessaires à la saponification, soude ou potasse, graisse ou huile.
Il s'agissait de compléter les éléments des observations de la veille, en mesurant la hauteur du plateau de Grande-Vue au-dessus du niveau de la mer.
«Ne vous faut-il pas un instrument analogue à celui qui vous a servi hier? demanda Harbert à l'ingénieur.
– Non, mon enfant, répondit celui-ci, nous allons procéder autrement, et d'une manière à peu près aussi précise.»
Cyrus Smith s'était muni d'une sorte de perche droite, longue d'une douzaine de pieds, qu'il avait mesurée aussi exactement que possible, en la comparant à sa propre taille, dont il connaissait la hauteur à une ligne près. Harbert portait un fil à plomb que lui avait remis Cyrus Smith, c'est-à-dire une simple pierre fixée au bout d'une fibre flexible.
Arrivé à une vingtaine de pieds de la lisière de la grève, et à cinq cents pieds environ de la muraille de granit, qui se dressait perpendiculairement, Cyrus Smith enfonça la perche de deux pieds dans le sable, et, en la calant avec soin, il parvint, au moyen du fil à plomb, à la dresser perpendiculairement au plan de l'horizon.
Cela fait, il se recula de la distance nécessaire pour que, étant couché sur le sable, le rayon visuel, parti de son œil, effleurât à la fois et l'extrémité de la perche et la crête de la muraille[27]. Puis il marqua soigneusement ce point avec un piquet.
Alors, s'adressant à Harbert:
«Tu connais les premiers principes de la géométrie? lui demanda-t-il.
– Un peu, monsieur Cyrus, répondit Harbert, qui ne voulait pas trop s'avancer.
– Tu te rappelles bien quelles sont les propriétés de deux triangles semblables?
– Oui, répondit Harbert. Leurs côtés homologues sont proportionnels.
– Eh bien, mon enfant, je viens de construire deux triangles semblables, tous deux rectangles.
– Ah! monsieur Cyrus, j'ai compris! s'écria Harbert. De même que la distance du piquet à la perche est proportionnelle à la distance du piquet à la base de la muraille, de même la hauteur de la perche est proportionnelle à la hauteur de cette muraille.
– C'est cela même, Harbert, répondit l'ingénieur, et quand nous aurons mesuré les deux premières distances, connaissant la hauteur de la perche, nous n'aurons plus qu'un calcul de proportion à faire, ce qui nous donnera la hauteur de la muraille et nous évitera la peine de la mesurer directement.»
Cyrus Smith en conclut donc que l'île Lincoln était située sur le trente-septième degré de latitude australe, ou en tenant compte, vu l'imperfection de ses opérations, d'un écart de cinq degrés, qu'elle devait être située entre le trente-cinquième et le quarantième parallèle.
Restait à obtenir la longitude, pour compléter les coordonnées de l'île. C'est ce que l'ingénieur tenterait de déterminer le jour même, à midi, c'est-à-dire au moment où le soleil passerait au méridien.
Cependant le soleil s'avançait lentement; l'ombre de la baguette diminuait peu à peu, et quand il parut à Cyrus Smith qu'elle recommençait à grandir:
«Quelle heure? dit-il.
– Cinq heures et une minute, répondit aussitôt Gédéon Spilett.»
Donc, puisque Washington est par 77°3′11”, autant dire soixante-dix-sept degrés comptés du méridien de Greenwich, – que les Américains prennent pour point de départ des longitudes, concurremment avec les Anglais, – il s'ensuivait que l'île était située par soixante-dix-sept degrés plus soixante-quinze degrés à l'ouest du méridien de Greenwich, c'est-à-dire par le cent cinquante-deuxième degré de longitude ouest.
Cyrus Smith annonça ce résultat à ses compagnons, et tenant compte des erreurs d'observation, ainsi qu'il l'avait fait pour la latitude, il crut pouvoir affirmer que le gisement de l'île Lincoln était entre le trente-cinquième et le trente-septième parallèle, et entre le cent cinquantième et le cent cinquante-cinquième méridien à l'ouest du méridien de Greenwich.
L'écart possible qu'il attribuait aux erreurs d'observation était, on le voit, de cinq degrés dans les deux sens, ce qui, à soixante milles par degré, pouvait donner une erreur de trois cents milles en latitude ou en longitude pour le relèvement exact.
Mais cette erreur ne devait pas influer sur le parti qu'il conviendrait de prendre. Il était bien évident que l'île Lincoln était à une telle distance de toute terre ou archipel, qu'on ne pourrait se hasarder à franchir cette distance sur un simple et fragile canot.
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