Читать книгу «L'Agent Zéro » онлайн полностью📖 — Джека Марса — MyBook.
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Cela peut prendre jusqu’à deux minutes pour que le sang s’écoule de l’artère carotide. Il ne voulait pas savoir d’où il tenait cette information. Mais, il peut mettre seulement sept à dix secondes pour mourir à cause de la perte de sang.

Yuri s’effondra en avant. Reid se retourna immédiatement vers la porte en acier, avec le Glock dirigé en son centre. Il attendit. Sa respiration était stable et calme. Il n’avait même pas perdu une goutte de sueur. Otets essayait de respirer profondément, par saccades, frottant son doigt fracturé de l’autre main.

Mais personne ne vint.

Je viens de tuer trois hommes.

Pas le temps de t’apitoyer. Sors de cet enfer.

“Ne bouge pas,” grogna Reid à l’attention d’Otets en relâchant son emprise sur lui. Il balança un coup de pied pour éloigner le Desert Eagle dans un coin. Il glissa sous le bureau. Il n’aurait aucune utilité d’une arme comme celle-là. Il abandonna également les pistolets automatiques TEC-9 des malfaiteurs. Ils étaient bien trop imprécis, bons à rien d’autre que de balancer des balles sur une large zone. Au lieu de ça, il repoussa le corps de Yuri du pied et s’empara du Beretta. Il garda aussi le Glock, glissant les deux pistolets dans chacune des poches de son blouson.

“Sortons d’ici,” dit Reid à Otets, “vous et moi. Vous allez passer en premier et direz que tout va bien. Vous allez me conduire dehors et me trouver une bonne voiture. Et vous savez pourquoi ?” Il montra ses mains, chacune enfouie dans une poche et enroulées autour de la crosse d’un pistolet. “Ils seront tous les deux pointés dans votre dos. Faites un seul faux pas ou dites un seul mot de travers et je vous plante une balle entre les vertèbres lombaires 2 et 3. Si vous avez assez de chance pour rester en vie, vous serez paralysé pour le reste de votre existence Compris ?”

Otets le regarda fixement, mais il fut assez intelligent pour acquiescer.

“Bien. Dans ce cas, passez devant.”

Le russe s’arrêta devant la porte en acier du bureau. “Tu ne sortiras pas d’ici vivant,” dit-il en anglais.

“Il vaudrait mieux pour vous que je survive,” grommela Reid. “Sans quoi, je m’assurerai que vous y passiez aussi.”

Otets poussa la porte et s’engagea sur le palier. Le bruit des machines revint instantanément rugir à leurs oreilles. Reid le suivit hors du bureau, sur la petite plateforme en acier. Il jeta un coup d’œil par-dessus la rambarde, regardant le sol de l’atelier en dessous. Ses pensées (les pensées de Kent ?) étaient exactes : il y avait deux hommes qui travaillaient sur une presse hydraulique et un autre à la perceuse pneumatique. Un autre encore se tenait debout une chaîne roulante, inspectant des composants électroniques, alors qu’ils roulaient lentement vers une surface en acier au bout. Deux autres portant des lunettes et des gants en latex étaient assis devant une table en mélaminé, mesurant soigneusement une espèce de produit chimique. Il constata qu’ils composaient un étrange assortiment de nationalités : trois d’entre eux étaient blancs aux cheveux sombres, sûrement des russes, mais deux autres venaient clairement du Moyen Orient. L’homme à la perceuse était africain.

L’odeur d’amande du dinitrotoluène flotta vers lui. Ils fabriquaient des explosifs, comme il l’avait pressenti plus tôt grâce aux odeurs et au bruit.

Six en tout. Probablement armés. Pour autant, aucun d’entre eux ne leva les yeux vers le bureau. Ils ne tireront pas ici, pas avec Otets devant moi et les produits chimiques volatiles dans l’air.

Moi non plus d’ailleurs, pensa Reid.

“Impressionnant, non ?” dit Otets avec un sourire. Il avait remarqué que Reid regardait en bas.

“Avancez,” commanda-t-il.

Otets commença à descendre les marches, ses chaussures claquant contre le métal de la première marche. “Tu sais,” dit-il tout à coup, “Yuri avait raison.”

Sors de là. Monte dans le SUV. Enfonce le portail et enfuis-toi comme un voleur.

“Tu as besoin de l’un de nous.”

Retourne sur l’autoroute. Trouve un poste de police. Demande l’intervention d’Interpol.

“Et ce pauvre Yuri est mort…”

Donne-leur Otets. Force-le à parler. Lave ton nom du meurtre de sept hommes.

“Donc, je me dis que tu ne peux pas me tuer.”

J’ai assassiné sept hommes.

Mais il s’agissait de légitime défense.

Otets venait d’atteindre la dernière marche, Reid derrière lui, avec les deux mains enfouies dans les poches de son blouson. Ses paumes étaient moites contre les pistolets. Le russe s’arrêta et jeta brièvement un œil par-dessus son épaule, sans vraiment regarder Reid. “Les iraniens. Ils sont morts ?”

“Quatre d’entre eux,” dit Reid. Le vacarme des machines couvrit presque sa voix.

Otets fit claquer sa langue. “Dommage. Mais, encore une fois… cela prouve que j’ai raison. Tu n’as aucune piste, personne d’autre vers qui te tourner. Tu as besoin de moi.”

Cette pensée interpella Reid. La panique monta dans sa poitrine. L’autre part en lui, celle de Kent, la refoula comme on avale une pilule à sec. “Je possède déjà tout ce que le cheikh nous a donné…”

Otets ricana doucement. “Le cheikh, oui. Mais tu sais déjà que Mustafar ne savait pas grand-chose. C’était un financier, Agent. Il était faible. Pense-tu que nous lui faisions confiance par rapport à notre plan ? Si oui, pourquoi es-tu venu ici ?”

De la sueur perla sur les sourcils de Reid. Il était venu ici dans l’espoir de trouver des réponses, non seulement sur ce supposé plan, mais aussi sur qui il était vraiment. Il en avait découvert beaucoup plus que prévu. “Avancez,” demanda-t-il de nouveau. “vers la porte, lentement.”

Otets descendit totalement de l’escalier, avec lenteur, mais il ne se dirigea pas vers la porte. Il avança dans la pièce, vers ses hommes.

“Qu’est-ce que vous faites ?” demanda Reid.

“Je réponds à ton bluff, Agent Zéro. Si je me trompe, tu me tueras.” Il sourit et fit un autre pas en avant.

Deux des travailleurs levèrent les yeux. De leur perspective, c’était comme si Otets discutait simplement avec un inconnu, peut être un associé en affaire ou un représentant d’une autre faction. Aucune raison de s’alarmer.

La panique remonta soudain dans la poitrine de Reid. Il pouvait lâcher les armes. Otets n’était qu’à deux pas devant lui, mais Reid ne pouvait pas vraiment l’empoigner et le forcer à se diriger vers la porte sans alerter les six hommes. Il ne pouvait pas non plus risquer de tirer dans une pièce remplie d’explosifs.

“Allez-y svidaniya, Agent.” Otets sourit. Sans détourner les yeux de Reid, il cria en anglais, “Tuez cet homme !”

Deux autres travailleurs levèrent la tête, échangeant des regards entre eux et avec Otets, confus. Reid eut l’impression qu’il s’agissait d’ouvriers, pas de soldats ou de gardes du corps comme la paire de gorilles refroidis à l’étage.

“Idiots !” hurla Otets pour couvrir le bruit des machines. “Cet homme fait partie de la CIA ! Abattez-le !”

Cette phrase attira leur attention. Les deux hommes à la table en mélaminé se levèrent rapidement pour saisir les flingues sous leurs aisselles. L’africain à la perceuse pneumatique se baissa vers sa cheville et en sortit un AK-47 qu’il posta contre son épaule.

À peine avaient-ils bougé que Reid bondit en avant, tirant ses deux mains de ses poches avec les deux pistolets en même temps. Il fit pivoter Otets par l’épaule et posa le Beretta contre la tempe gauche du russe, puis visa l’homme au AK avec son Glock, le bras posé sur l’épaule d’Otets.

“Ce ne serait pas très malin,” dit-il en criant. “Vous savez bien ce qui pourrait arriver si nous commençons à tirer ici.”

La vue d’un pistolet sur la tête de leur patron poussa le reste des hommes à réagir. Il avait raison : ils étaient tous armés. À présent, il avait six armes pointées sur lui avec seulement Otets pour les parer. L’homme au AK regarda nerveusement ses collègues. Une fine coulée de sueur descendait d’un côté de son front.

Reid fit un petit pas en arrière, entraînant Otets avec lui d’un simple coup de pouce sur le Beretta. “Gentiment et tranquillement,” dit-il avec calme. “S’ils se mettent à tirer ici, le bâtiment entier pourrait voler en éclats. Et je ne pense pas que vous ayez envie de mourir aujourd’hui.”

Otets serra les dents et murmura des injures en russe.

Ils reculèrent peu à peu, petits pas par petits pas, vers les portes du chai. Le cœur de Reid menaçait de sortir de sa poitrine. Ses muscles se raidissaient nerveusement, puis ils se relâchèrent alors que l’autre part en lui l’exhortait à se calmer. Évacue la tension de tes membres. Tendre tes muscles ne fera que ralentir tes réactions.

Pour chaque minuscule pas en arrière qu’il faisait avec Otets, les six hommes en faisaient un en avant, maintenant une courte distance entre eux. Ils attendaient une occasion, et plus ils s’éloignaient des machines, moins le risque d’une explosion accidentelle était important. Reid savait que seule la peur de tuer Otets par accident les empêchait de tirer. Personne ne parlait, mais les machines ronronnaient derrière eux. La tension dans l’air était palpable et électrique. Il savait qu’à tout moment, l’un d’entre eux pourrait perdre son calme et ouvrir le feu.

Puis, son dos toucha les doubles portes. Un pas de plus et il les ouvrit en poussant, entraînant Otets avec lui d’un coup de coude, avec la menace du Beretta sur lui.

Avant que les portes ne se referment, Otets hurla sur ses hommes. “Il ne doit pas sortir d’ici vivant !”

Puis, une fois refermées, ils se retrouvèrent tous deux dans une autre salle, celle d’embouteillage, avec le tintement des bouteilles et la douce odeur des grappes. Dès qu’ils furent dedans, Reid se retourna en pointant le Glock au niveau de la poitrine, gardant toujours le Beretta sur la tempe d’Otets.

Des machines d’embouteillage et de bouchonnage tournaient, mais elles étaient presque entièrement automatiques. La seule personne présente dans cette immense pièce était une femme russe à l’air fatigué, portant un foulard vert sur la tête. À la vue de l’arme, de Reid et d’Otets, ses yeux hagards s’écarquillèrent de terreur et elle leva les deux mains.

“Éteignez ça,” dit Reid en russe. “Vous entendez ?”

Elle acquiesça vigoureusement et abaissa deux leviers sur le panneau de commande. Les machines sifflèrent en s’arrêtant tout net.

“Sortez d’ici,” lui dit-il. Elle déglutit, puis se mit à reculer lentement vers la porte de sortie. “Plus vite !” cria-t-il violemment. “Partez !”

“Da,” murmura-t-elle. La femme se précipita vers la lourde porte en acier, l’ouvrit et déguerpit dans la nuit. La porte se referma dans un bruit résonnant.

“Et maintenant, Agent ?” grommela Otets en anglais. “Quel est votre plan de sortie ?”

“Fermez-la.” Reid pointa son arme vers les doubles portes menant à l’autre pièce. Pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas encore débarqué ? Il ne pouvait pas vraiment continuer d’avancer sans savoir exactement où ils étaient. S’il y avait une issue de secours dans ce bâtiment, ils pouvaient très bien l’attendre à l’extérieur. S’ils étaient suivis, il n’aurait aucun moyen de faire monter Otets dans le SUV et de s’enfuir à bord sans se faire tirer dessus. Dehors, il n’y aurait aucune menace d’explosifs. Ils pourraient tenter de tirer. Est-ce qu’ils risqueraient de tuer Otets pour l’intercepter ? Des nerfs en pelote et une arme à feu ne composaient pas un mélange idéal pour quiconque, même pour leur boss.

Avant qu’il ne puisse décider de la suite des événements, les puissantes lumières fluorescentes s’éteignirent d’un coup au-dessus d’eux. En un instant, ils furent plongés dans l’obscurité.