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Jack Mars
PRÉSIDENT ÉLU

P R É S I D E N T   É L U

(UN THRILLER LUKE STONE – VOLUME 5)

J A C K   M A R S
Jack Mars

Jack Mars est actuellement l’auteur best-seller aux USA de la série de thrillers LUKE STONE, qui contient sept volumes. Il a également écrit la nouvelle série préquel L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE, ainsi que la série de thrillers d’espionnage L’AGENT ZÉRO.

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Copyright © 2017 par Jack Mars. Tous droits réservés. Sous réserve de la loi américaine sur les droits d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, ni enregistrée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’accord préalable de l’auteur. Ce livre électronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être ni revendu ni donné à d’autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec quelqu’un, veuillez acheter une copie supplémentaire pour chaque bénéficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les événements et les incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Image de couverture Copyright Keith Lamond, utilisée sous licence de Shutterstock.com.

LIVRES DE JACK MARS

SÉRIE DE THRILLERS LUKE STONE

TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (Volume #1)

PRESTATION DE SERMENT (Volume #2)

SALLE DE CRISE (Volume #3)

LUTTER CONTRE TOUT ENNEMI (Volume #4)

PRÉSIDENT ÉLU (Volume #5)

L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE

CIBLE PRINCIPALE (Tome #1)

DIRECTIVE PRINCIPALE (Tome #2)

MENACE PRINCIPALE (Tome #3)

UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO

L’AGENT ZÉRO (Volume #1)

LA CIBLE ZÉRO (Volume #2)

LA TRAQUE ZÉRO (Volume #3)

LE PIÈGE ZÉRO (Volume #4)

LE FICHIER ZÉRO (Volume #5)

LE SOUVENIR ZÉRO (Volume #6)

UNE NOUVELLE DE L’AGENT ZÉRO

Écoutez la série de thrillers LUKE STONE en livre audio !

« La mort est de loin plus douce que la tyrannie. »

Eschyle


Deux ans plus tard…

CHAPITRE PREMIER

2 novembre

02:35, heure normale de l’Est

Près du Tidal Basin, Washington DC


– Okay, fit l’homme, son souffle s’évaporant en volutes blanches. Qu’est-ce qu’on fait ici ?

Il était tard, et dans la nuit froide tombait une pluie légère.

Il s’appelait Patrick Norman et se parlait à lui-même. C’était un enquêteur, habitué à passer de longs moments en solitaire. Parler tout seul faisait partie du boulot.

Il arpentait le chemin en béton au bord de l’eau. Il n’y avait personne alentour. Un peu plus tôt, à une cinquantaine de mètres de là, il avait croisé un sans-abri – ou supposé tel – étendu sur un banc sous des journaux. À présent cet homme avait disparu et les journaux s’étaient répandus sur le sol détrempé.

D’où il se trouvait, Norman distinguait le Lincoln Memorial, loin sur sa droite. Droit devant lui, de l’autre côté du Tidal Basin, se dressait le dôme du Jefferson Memorial, éclairé de lumières vertes et bleues scintillantes qui se reflétaient dans l’eau.

Norman faisait ce métier depuis longtemps, et c’était le genre de réunion qu’il appréciait. Tard le soir, dans un endroit isolé, avec quelqu’un cachant son identité… Risqué, mais ce type de rencontre avait déjà porté ses fruits dans le passé. Sinon, il ne serait pas ici aujourd’hui.

Sur le chemin, quelqu’un venait lentement dans sa direction. Un homme de grande taille, portant un long imperméable et coiffé d’un chapeau à larges bords rabattu sur son visage. Norman le regarda s’approcher.

Soudain il perçut un mouvement derrière lui. Il pivota – face à deux autres types. L’un d’eux était le sans-abri de tout à l’heure. Il était noir, vêtu d’un bleu de travail déchiré et d’une épaisse parka mouillée, sale et tachée. Ses cheveux se dressaient en drôles de touffes et de boucles au sommet de son crâne. Le second était juste un autre quidam en imper et chapeau, affublé d’une moustache touffue – c’était tout ce que Norman pourrait en retenir s’il devait le décrire par la suite. Il était trop alarmé à cet instant pour capter beaucoup de détails.

– Messieurs, en quoi puis-je vous aider ? lança-t-il.

– Monsieur Norman, articula le grand type derrière lui, d’une voix très grave. Je crois que c’est à moi que vous voulez parler.

Les épaules de Norman s’affaissèrent. Ils jouaient à un jeu. Si ces types avaient voulu l’attaquer, ils l’auraient déjà fait – ce qui le soulagea un peu. C’était des agents du gouvernement. Des espions. Des barbouzes. Des spécialistes du renseignement, se dénommaient-ils sans doute eux-mêmes. Cela le contrariait un peu aussi. Il n’était pas confronté à une source mystérieuse d’informations. Ces types l’avaient traîné ici au milieu d’une nuit pluvieuse pour lui dire… quoi ?

Ils lui faisaient perdre son temps.

Norman fit de nouveau face à l’homme.

– Et vous êtes… ?

L’autre haussa les épaules. Un sourire s’esquissa sous l’ombre de son chapeau.

– Peu importe qui je suis. L’important, c’est pour qui je travaille. Et je peux vous dire que mes chefs ne sont pas contents de la qualité de votre travail.

– Je suis le meilleur, affirma Norman.

Il prononça ces mots sans la moindre hésitation. Car il y croyait. On pouvait débattre de bien des choses, mais si une seule n’était jamais remise en question, c’était la qualité de son travail.

– C’est ce qu’ils croyaient aussi quand ils vous ont engagé. Vous conviendrez, je pense, qu’ils ont été patients. Ils vous ont payé pendant un an, sans aucun résultat. Mais tout à coup, on se rend compte que tout ce temps s’est écoulé, et qu’on a pris beaucoup de retard. Ils sont forcés de prendre une autre direction qu’ils avaient espéré ne pas prendre. L’élection est dans cinq jours maintenant.

Norman secoua la tête et écarta les mains, paumes en l’air.

– Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ils voulaient que je trouve une preuve de corruption, et j’ai cherché. Il n’y en a pas. Elle peut avoir bien des défauts, mais elle n’est certainement pas corrompue. Elle n’a aucun lien, formel ou informel, avec les affaires de son mari. Celui-ci ne gère même plus les affaires quotidiennes de son entreprise, laquelle n’a aucun contrat gouvernemental, ici ou ailleurs. Tous ses actifs d’avant mariage sont gérés par une fiducie sans droit de regard, sans participation de sa part – une mesure qu’elle a prise quand elle a gagné un siège au Sénat il y a quinze ans. Il n’y a aucune preuve de pot-de-vin d’aucune sorte, ni même l’ombre d’une rumeur.

– Donc vous avez échoué dans vos recherches ? en conclut l’homme.

Norman hocha la tête.

– J’ai échoué dans…

– Vous avez échoué, en un mot.

Une lueur de compréhension fusa dans l’esprit de Norman, quelque chose qu’il n’avait pas envisagé car on ne le lui avait jamais demandé jusqu’ici.

– Ils voulaient que je trouve quelque chose, dit-il. Que ce soit réel ou pas.

Personne ne dit mot.

– Si c’est le cas, pourquoi ils ne me l’ont pas fait savoir dès le début ? Je leur aurais dit d’aller se faire foutre, et on n’aurait jamais eu ce malentendu. Si vous voulez inventer des histoires, n’engagez pas un enquêteur, engagez un publicitaire.

Le type se contenta de le fixer. Son silence et celui de ses deux acolytes devenait stressant. Norman sentit son cœur s’accélérer, et un léger frisson parcourir son corps.

– Vous avez peur, monsieur Norman ?

– De vous ? Aucun risque.

L’homme lança un regard aux deux autres. Sans un mot, ceux-ci empoignèrent Norman, chacun lui bloquant un bras. Ils les tirèrent violemment dans son dos et le forcèrent à s’agenouiller. L’herbe mouillée trempa aussitôt son pantalon.

– Hé ! cria-t-il. Hé !

Crier était une vieille technique de fuite apprise lors d’un cours d’autodéfense, bien des années plus tôt. Elle lui avait servi une ou deux fois. Si vous êtes attaqué, hurlez aussi fort que vous pouvez. Cela surprend l’assaillant et fait souvent accourir du monde. Personne ne s’y attend, car d’ordinaire les gens élèvent rarement la voix. La plupart des victimes ne le font pas. C’est triste à dire, mais beaucoup de gens, dans ce monde, sont agressés, violés ou tués juste parce qu’ils sont trop polis pour hurler.

Norman prit son souffle pour pousser le plus fort hurlement de toute sa vie.

L’homme souleva sa tête en la tirant par les cheveux et fourra un chiffon dans sa bouche. Un grand chiffon, mouillé, souillé d’huile ou d’essence ou autre substance toxique, qu’il enfonça profondément, en plusieurs violentes poussées. Norman n’arrivait pas à croire qu’il puisse en fourrer autant dans sa bouche. Ses mâchoires étaient écartelées.

Il n’arrivait pas à le recracher. Son odeur et son goût infects lui donnaient la nausée. Il déglutit. S’il vomissait, il risquait de mourir étouffé.

– Gheu ! gargouilla-t-il. Gheu !

L’homme le frappa à la tempe.

– Ta gueule ! siffla-t-il.

Son chapeau était tombé et Norman distinguait à présent ses yeux bleus au regard féroce et dangereux. Un regard sans pitié. Mais également sans colère ni humour. Ses yeux ne trahissaient aucune émotion. Il sortit de son imper un pistolet noir, puis un long silencieux. Lentement, soigneusement, sans aucune hâte, il vissa le silencieux sur le canon du pistolet.

– Savez-vous quel bruit produit ce pistolet quand il fait feu ? demanda-t-il.

– Gheu ! vociféra Norman.

Tout son corps était pris de tremblements incoercibles. Son système nerveux se détraquait : il était submergé de tant de messages à la fois, qui tentaient de se frayer un chemin dans le système, que Norman en restait pétrifié. Il ne pouvait que trembler.

Il remarqua alors que l’homme portait des gants de cuir noir.

– Il fait le bruit de quelqu’un qui tousse. C’est comme ça que je l’entends en général. Quelqu’un tousse, une seule fois, et le fait assez discrètement pour ne déranger personne.

Il appuya le canon sur le côté gauche de la tête de Norman.

– Bonne nuit, monsieur Norman. Désolé que vous ayez mal fait votre boulot.

***

L’homme baissa les yeux sur ce qui restait de Patrick Norman, ex-enquêteur indépendant. Ça avait été un homme mince et élancé, portant un trench-coat gris sur un costume bleu. Sa tête était fracassée, le côté droit explosé par le trou de sortie de la balle. Tout autour, le sang se répandait dans l’herbe et gagnait le chemin. Si la pluie persistait, ce sang serait certainement vite rincé.

Mais le corps ?

L’homme tendit le pistolet à l’un de ses assistants, celui qui avait joué les sans-abri. Portant également des gants, celui-ci s’accroupit près du cadavre et posa l’arme dans sa main droite. Il pressa méticuleusement chaque doigt en plusieurs endroits, puis fit tomber le pistolet à une quinzaine de centimètres du corps.

Il se releva et secoua tristement la tête.

– Quel dommage, dit-il avec un accent londonien. Encore un suicide. Je suppose qu’il trouvait son travail stressant. Trop de revers, trop de déceptions.

– C’est ce que croira la police ?

L’Anglais esquissa une ombre de sourire.

– Aucune chance.

...
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